A partir du 21 mars 2024, notre 4ème collecte du printemps​

Nos mains au cœur du paysage

C’est le moment d’envoyer photos, souvenirs, dessins, mots, poèmes, textes…

Pour se questionner : que font nos mains dans notre environnement quotidien ?

Que souhaitent-elles toucher, caresser, ramasser, donner ?

Comment écrire ou photographier, ensemble, une main et un détail de notre territoire.

Pour 2024, notre thème : Nos mains au cœur du paysage

À vous de l’imaginer et de le partager.

Votre participation sera ensuite publiée sur cette page.

Dans le cadre de la Maison de l’environnement Vagabonde
Agglomération Paris-Vallée de la Marne

Vincent Lainé - Symbiose

Souvenirs

Je me souviens de tes mains fines et douces, lorsque tu sculptais. Sous tes doigts apparaissaient des formes précises : la tête d’un enfant ou d’une femme âgée, qu’importaient les générations, tu étais inspiré ! Je te regardais, je regardais surtout tes mains qui travaillaient la terre, délicatement comme on cueille une fleur.
Je me souviens qu’elles étaient protectrices lorsque nous marchions main dans la main, dans les rues de Paris.
Je me souviens de tes mains qui tenaient avec force les baguettes quand tu jouais du tambour.
Surtout, je me souviens des soirs où je me blottissais dans tes bras et que tes belles mains caressaient mon visage, avec tendresse.
Je me souviens de toi, de notre relation remplie de confiance.
Enfin, je me souviens de mes mains tenant les tiennes lors de ton dernier voyage.

Nicole D.

Semer

Transmettre

Photographie et mots de Stéphanie Grandin

Retrouvez les photographies de Vincent Lainé au Pôle culturel de Noisiel, pour son exposition du 28 septembre au 19 octobre 2024

Vincent Lainé - Rite
Francine Mauclerc

Photographie des mains de Julienne, qui a trouvé la baguette de la fée sur un banc de la Ferme du Buisson, le 28 juin 2024.

Dominique Tesseron

Bouquet rose orangé
Laisse sur mes mains
Son doux parfum

Dominique Tesseron

Les mains de Corinne

Les mains de Corinne, Joseph, Francine, Laurence et Joëlle ont été prises lors de l’atelier Aidants du 31 mai 2024 à la Résidence de la Cité Verte à Sucy-en-Brie.

Les mains de Joseph

Les mains parlent

Parlons de mains aujourd’hui. Par exemple, d’une photo vue récemment, montrant les mains d’un éleveur tenant un jeune chevreau. Ce dernier est confiant. Il se sent en sécurité, protégé par l’adulte. Ce n’est pas conforme à une certaine actualité, révélant des abus subis par des enfants, de la part d’adultes au-dessus de tout soupçon. Je pense aussi à la photo d’autres mains, vues récemment, tenant un de ces plots coniques posés sur des trous, pour empêcher d’y tomber. Quel est le point commun à ces deux photos ? C’est la sécurité à laquelle les mains font penser. Tout à coup, je pense à ma maman. Tout jeune, après le dîner, je suis endormi à table, la tête entre mes mains. Elle me soulève avec ses mains et m’emporte au lit, en me disant : « mon petit loup ».

Joseph

Les mains de Francine
Les mains de Laurence
Les mains de Joëlle

Je me souviens de tes grandes mains osseuses qui coupaient le tissu sans hésitation.

Je me souviens de tes mains puissantes qui rabotaient, rabotaient encore les grosses planches de la grange.

Je me souviens de tes mains si agiles qui tricotaient avec frénésie des brassières, des bonnets, des chaussons pour ce bébé que tu attendais.

Je me souviens de tes doigts si fins qui improvisaient sur ta guitare, les enfants accroupis à tes pieds.

Je me souviens de tes mains au lavoir qui frottaient avec entrain, qui chassaient avec vigueur toutes les taches de tout ce linge.

Je me souviens de cette petite main crispée sur le stylo qui peinait tant à former les lettres.

Je me souviens de tes grosses larges mains qui semaient à grandes envolées les graines qui nous nourriraient.

Je me souviens de tes mains habiles et rapides, quand, armée de ton vieux couteau, tu préparais les légumes pour la soupe.

Je me souviens, le soir venu, de toutes ces mains jointes pour la prière qui disaient le travail, la peine, la fatigue.

Je me souviens que ces mains disaient aussi qu’elles se préparaient au lendemain, avec confiance.

Marie-Odile C.

La main de l'enfant - Nicole D.

La nature prend forme

Au creux de tes petites mains

C’est ton avenir !

Nicole D.

Recueil de Lyonel Trouillot - Dessin d'Ernest Pignon-Ernest

Mains paysage

Au cœur des sillons

Qui griffent les sept monts

Des lignes de ma main,

Maints paysages

Se présagent.

À la pêche à la ligne

De vie, je guigne

Des pays sages…

Ou des pays fous :

Mes prochains rendez-vous.

Vincent Lainé

Je me souviens … d’avoir pris la main des enfants

Je me souviens … d’avoir semé des graines de tendresse

Je me souviens … avoir pagayé, tenu les rennes, porté l’eau de la survie, fouillé la terre et nos soucis,

Je me souviens … d’avoir joué du tambour de l’entraide pour relier nos générations dans la confiance.

« C’est avec mains qu’on fait chansons » dit Lyonel Trouillot

Aujourd’hui je me demande pourquoi certaines graines ne germent jamais

sur quels motifs dérisoires les fraternités parfois s’émiettent

pourquoi ne pas tirer tous ensemble les cordes de l’amitié

d’un coup de pédales de bicyclette relier le présent et le passé

Sylvie B.

C’est avec mains qu’on fait danse

Je me souviens d’une danse sur la chaise qui nous a unies pendant plusieurs mois. Les jours étaient longs et pourtant le souvenir court et futile. La vie s’est arrêtée dehors, chacun, chacune s’est reconstruite de l’intérieur, à l’intérieur. Chacune s’est recherchée en soi, s’est retrouvée avec les autres, virtuellement, par l’image, par la voix, la musique et les moments de danse à distance.

Je me souviens de l’heure de nos retrouvailles hebdomadaires, mais chacune anticipait, impatiente d’échanger nos émotions, de partager nos déplacements étriqués entre deux meubles, nos gestes et mouvements sur et autour d’une chaise.

Je me souviens des silences pour écouter, des paroles pour réconforter, des sourires pour espérer.

Je me souviens des répétitions en plein air dans les jardins pour se remettre en rythme, pour mouvoir en cadence, cohésion des corps et des cœurs.

Se prendre par la main n’était toujours pas permis mais les mains s’étaient tendues avec tendresse et confiance.

Mélanie Tran Le Tam