Pour la 2e année, participez à notre collecte poétique du printemps !

A la recherche du « minuscule » !

Sortez vos loupes, zooms et jumelles et promenez-vous dans les espaces verts de nos villes.

Envoyez ensuite à l’association écout(é)cris, vos textes, photos, dessins, poèmes, haïkus… et votre collecte d’éléments naturels (en photo, bien sûr !)!

Notre collecte est maintenant terminée, ou presque ! Car il est toujours possible de rebondir à ce qui vient d’être publié. N’hésitez pas à rejoindre nos 12 participant.e.s, même après le 15 mai.


Envoyez votre collecte et vos textes par email ou par SMS, en précisant:

  • votre nom, prénom ou pseudo
  • l’endroit du texte, poème, photo, dessin …
  • la ville où vous habitez

contactATecoutecris.eu (remplacez AT par @) – 06 49 98 13 15

À votre demande, ils pourront être mis en ligne sur cette page dédiée.

Photo de Arlette Guénot prise dans le coin

Mademoiselle

Au bord des étangs, je suis la demoiselle

Je virevolte en tutu de dentelle

Mon nom dispose comme moi

De quatre L, très joli choix !

Ma vie, tel un fin courant d’air

Est fragile parce qu’éphémère

Pleine de grâce et de légèreté

Pour vous séduire, je n’ai qu’un été…

Mireille MEN

Parc de Noisiel - Photo de Stéphanie Grandin

Petite fleur

Perdue dans un océan vert

A l’ombre d’un géant

Rayonne d’un jaune chatoyant

Stéphanie GRANDIN

Au pied de l’arbre

La pie est minuscule

Les branches dansent

Nicole Marie

La pie au pied de l'arbre, au début de la rue du Bois de la Grange - Photo de Nicole Marie
Voici un petit escargot lors d'une promenade à Othis - Photo de Kyaa

Cinq Haïkus

chasse aux papillons
un à un tiré
à quatre épingles

très hautes herbes
le défi fou
des sauterelles

un ver de terre
sur les bogues de châtaignes
vraiment nu

une flaque d’eau
des moucherons se dépêchent
de patiner

matin de givre
la dentellière invisible
en pleine lumière

Elsa Querné

MINUSCULE 

Tout petit, à peine visible, dans le jardin court cet insecte. A quoi peut il servir ? Est-il utile à quelque chose ?

Soudain un petit rouge gorge approche doucement et le gobe. Bien sûr ce n’est pas grand chose, mais c’est le début de la chaîne alimentaire, c est le début de la vie sur terre.

🌎 

Ainsi cette petite chose qui semble inutile est la base de la vie. De même, un petit geste de convivialité, un petit sourire amical, c’est peu de chose mais le commencement et le socle de la vie sociale.

Marie-Odile Ouvré

La prière du puceron

Je sais, pour toi, je suis un parasite

Pourtant cette fleur est mon seul gîte

Sur cette terre je suis insignifiant

Je t’en prie, laisse-moi encore du temps

Ne me recouvre pas d’un coup d’insecticide

Ce serait pour moi une fin trop rapide

Je me rends si tu me douches au savon noir

Je résisterai au moins jusqu’à ce soir

Et grâce à cette bienveillance

Ton jardin te fera confiance.

Mireille MEN

Photo de Arlette Génot prise dans le coin

Des minuscules sous nos pieds

La Nature a des pouvoirs incroyables pour fertiliser la terre. Nous avons des alliés sous nos pieds et presque toujours nous ne les voyons pas. Des êtres minuscules travaillent pour nous. Des champignons à peine visibles communiquent pour aider les arbres fruitiers ou les plantes cultivées. Des plantes s’associent et s’entraident.

Par Jean-Marc Siffre, habitant de Noisiel

NOTES :

(1) Dans la plaine de la Crau, dans les Bouches du Rhône, l’action des fourmis a pu rétablir la bio diversité d’un écosystème dégradé par la rupture d’un oléoduc au cœur d’une réserve naturelle. « L’étude montre que ces invertébrés accélèrent la résilience des communautés végétales…  » « … sur une période de 5 à 10 ans, la fourmi a en effet amélioré la fertilité des sols, assuré le transport, la redistribution et le stockage de graines et aussi augmenté de manière significative la biomasse végétale à coté de ses nids ».

(2) Nématodes très petits vers : ils représentent une part très importante de la diversité biologique sur terre et constituent, en nombre d’individus, les 4/5 du règne animal.

(3) Le perce-oreille ou forficule, bien que peu populaire, est en fait un précieux allié du jardinier car il se nourrit de petits insectes ravageurs comme les pucerons. il nettoie également le sol en consomment les débrits végétaux et constitue une proie pour les oiseaux. il est parfaitement inoffensif. voir les « Jardins de Noé » ( Jardinsdenoe.org)

(4) Stéphane Foucart (Le monde 2017 d’après l’article paru dans la revue Plos One) 

Petit panorama

Le ver de terre :

  • Nous savons qu’il enrichit la surface du sol en nutriments remontés des profondeurs dans des tortillons. Ces déjections contiennent 7 fois plus de phosphore, 11 fois plus de potassium, 3 fois plus de magnésium, 2 fois plus de calcium, 47% des fixateurs d’azote du sol : un caca en or !
  • C’est aussi un bon petit laboureur qui assouplit la terre ; il peut déplacer une quantité de terre phénoménale (une fois et demi la masse de son corps en un jour) ; sur un hectare, 250 000 vers peuvent fertiliser et brasser 400 à 600 tonnes de terre par an. Un labourage gratuit !
  • Ils creusent des kilomètres de galeries qui assurent la porosité et l’infiltration de l’eau, facilitent la circulation de l’air, favorisent les micro-organismes, aident la progression des racines de arbres. En fin de compte, le « Ver-de-Terre » est un précieux petit auxiliaire (il n’aime pas qu’on le coupe en deux, ça ne fait pas deux vers contrairement à la rumeur). Christophe Gatineau explique clairement le rôle du Ver-de-Terre dans son livre plein d’humour « L’éloge du Ver de Terre ». Charles Darwin à écrit le premier éloge du ver de terre pour clôturer son œuvre (1881) ; « Sauver le ver de terre » est écrit avec Sylvie Corré.

Des fourmis peuvent être « utiles » !

  • Elles aèrent la terre en creusant des galeries, dispersent les graines, ameublissent le sol. Plus intéressant, des scientifiques ont découvert l’utilité prodigieuse des fourmis pour régénérer une terre polluée par des hydrocarbures après un accident d’un oléoduc comme le montre l’étude intitulée : « Le rôle des fourmis en tant qu’ingénieur écologique »(1)
  • Cela dit, Les fourmis ne sont pas toujours formidables. Surtout quant elles entrent dans les maisons pour manger notre sucre. Elles entretiennent les pucerons, les élèvent, les déplacent quand ils sont coincés, lèchent leur miellat. Les pucerons abîment les jeunes pousses et affaiblissent les plantes. Il faut un bon coup de ballai, un barrage de glu, une douche de lécithine avec le renfort des prédateurs (scolopendre, pic vert).

Et beaucoup d’autres….

Beaucoup de champignons sont alliés aux plantes. Certains sont parasites mais la majorité sont utiles. Leurs Hyphes, (racines des champignons mycorhiziens) entourent l’extrémité des racines et augmentent l’accès à l’eau et aux élément nutritifs essentiels. Les végétaux échangent leurs besoins (sucres, protéines, eau, potassium, phosphates) ; ils font du troc ! Les bactéries pullulent dans le sol. Certaines sont néfastes mais presque toutes ont bénéfiques en particulier pour la fixation de l’azote et la décomposition des matières organiques rejetées par les plantes. Elles recyclent mieux que nous. Il doit y avoir beaucoup d’autres amis que nous ne connaissons pas. Les scientifiques pensent que sur 3000 nématodes(2) connus il en existent certainement dix fois plus. Beaucoup d’organismes utiles sont inconnus. Pourquoi? Les scientifiques sont capables de les étudier mais nous leur donnons pas le temps. nous sommes trop pressé, avides de profits sonnants et trébuchants. Ils n’ont pas besoin de pognon de dingues ; ils se débrouillent à près tout, c’est leur passion. Ils auront une médaille et c’est largement assez Certaines plantes s’associent. des herbes qui poussent toutes seules sont bénéfiques pour l’agriculture (l’inule visqueuse, la bourrache, l’ortie, etc). encore faut-il savoir lesquelles. Ce n’est pas simple, il faut apprendre, il faut du temps.

Les pesticides perturbent tout le vivant

Les pesticides ne détruisent pas que les nuisibles qui devraient être leurs cibles. Ils perturbent nos petits amis entres autres : coccinelles, perce-oreilles(3), gendarmes, syrphes, hérissons, oiseaux, Ver-de-Terre compris. c’est ce petit monde de lilliputiens qui fertilise la terre. Nous pulvérisons généreusement insecticides, fongicides, herbicides pour « soigner » les plantes sans savoir ce qui se passe dans le sol. Les fabricants de pesticides s’en moquent. Les biologistes (Albert Howard, 1873-1947) ont toujours dénoncé leurs dégâts. Résultat, les insectes disparaissent : 80 % de la masse des insectes en moins en 30 ans(4). Que deviennent les insectivores? bilan (provisoire…) : aujourd’hui 83 % des sols agricoles européens contiennent des résidus de pesticides. En 2018, le rapport de l’IPBES sur la dégradation des sols indiquait que les rendements avaient diminué de 10 % en moyenne. Et en 2050 dans le monde « les sols auront perdu en moyenne 50 % de leur fertilité d’après Hélène Soubelet directrice de la Fondation sur la Biodiversité.

Conclusion  :

« L’agriculture sans pesticides c’est un ensemble de techniques susceptibles d’augmenter la fertilité d’un sol agricole de façon durable. Il s’agit d’éviter la dégradation biologique, chimique et physique des sols inhérente à l’agriculture intensive sur le long terme. C’est une agronomie qui s’appuie sur la connaissance des auxiliaires de culture – comme les insectes – de leurs rythmes, de la dynamique des sols, de leur diversité, autrement dit, sur la biologie ». (revue « L’Age de Faire » N° 161)

Photo de Arlette Guénot prise dans le coin

L’abeille

Je craignais de ne pouvoir voler encore

Tant je suis chargée de cette poudre d’or

Je reviens des profondeurs des calices

J’ai plongé dans les sources des délices

Laisse-nous mijoter notre nectar onctueux

Tu reviendras nous voir, patiente encore un peu.

Mireille MEN

Art minuscule

Où cours-tu si vite, petite fourmi
Je vais au bal masqué voir mon amie l’araignée

Où cours-tu si vite, petite fourmi
Je vais au château voir le comte d’Andelau

Où cours-tu si vite, petite fourmi
Je vais à la galerie voir Modigliani

Où cours-tu si vite, petite fourmi
Je vais au concert écouter du Schubert

Où cours-tu si vite, petite fourmi
Je vais dans mon lit passer une bonne nuit

Mireille

La pivoine butinée à Noisiel par Delphine !

Photo de Corinne Grabiec lors de l'atelier au Parc Dupeyroux
Photo prise le 19 mai au Bois du Plessis Saint Antoine par Elsa

un papillon

sur le banc lui aussi 

livre ouvert

Elsa Querné

Amour, quand tu nous tiens - Photo de Yse Nelsen
Photo de Corinne Grabiec lors de l'atelier au Parc Dupeyroux

A la médiathèque de la Ferme du Buisson de Noisiel, nous avons trouvé ce livre :

Royaumes minuscules

Anne Jankéliowitch , Isabelle Simler

Editions de La Martinière, 2021

Huit pattes immobiles

Bibliothèque au sol bleu

Petits pas, ne l’écrase pas !

Joëlle Delers

En souvenir à l’atelier de vendredi 22/04 à la Médiathèque de Pontault-Combault !

Photo de Corinne Grabiec lors de l'atelier au Parc Dupeyroux

Retrouvez notre 1er collecte au printemps 2021 !